Aujourd’hui, nous vous emmenons à la découverte d’une destination encore méconnue, mais dotée d’une beauté naturelle époustouflante et d’une richesse culturelle unique : le Tadjikistan.
Niché au cœur de l’Asie centrale, ce pays coup de cœur de notre voyage, offre une expérience de voyage authentique, loin des sentiers battus.
Le Tadjikistan séduira les voyageurs adeptes des randonnées avec ses paysages majestueux, allant des sommets imposants du Pamir et des Fanns Mountains aux vallées luxuriantes du nord. Ici, l’esprit aventureux est récompensé par des paysages sublimes, des villages pittoresques et une hospitalité sans faille.
⚠️ Attention tout de même, le Tadjikistan ne conviendra pas à tout le monde. En effet, les transports en commun sont très peu développés, les routes sont mauvaises, les conditions d’hygiène simplistes et les hébergements rudimentaires.
Note : Pour avoir des informations plus fournis sur le Tadjikistan, ou l’Asie Centrale en général, on vous recommande le site Caravanistan, qui est une mine d’or (à noter que le site est entièrement en anglais).
Saison
Attention à la période à laquelle vous envisagez d’aller au Tadjikistan. L’hiver, il fait trop froid pour randonner : le Pamir est, par exemple, complètement isolé du reste du pays et recouvert d’une épaisse couche de neige.
Les meilleurs mois pour randonner sont de juin à septembre.
Pour notre part, nous avons randonné jusqu’à fin septembre et avons eu de la neige pendant une randonnée dans les monts Fann.
Itinéraire
Ci-dessous notre itinéraire pour 28 jours au Tadjikistan au mois de septembre 2023.
Remarque : Des articles dédiés sur chacune de ces destinations arrivent prochainement.
Le conseil que l’on peut vous donner, c’est de ne pas sous estimer la durée des transports et de ne pas se fier à la distance en kilomètres. Les routes sont en très mauvais état et les voyages sont éreintants (à titre d’exemple, on a mis 15 heures à faire 600km entre Douchanbé et Khorog).
Entrée / Sortie
L’itinéraire le plus commun est d’entrer au Tadjikistan depuis l’Ouzbékistan et de ressortir au Kirghizistan (ou l’inverse). Il est alors possible de visiter le pays d’est en ouest ou inversement. Nous sommes arrivés au Tadjikistan depuis la Russie en septembre et si nous passions au Kirghizistan en octobre nous n’aurions pas pu y faire ce qu’on voulait (à savoir randonner surtout) et les nomades auraient déjà entamé leur transhumance. On a donc prévu d’aller au Kirghizistan sur le retour (probablement au mois de juin 2024). On vous fera des articles dédiés à ce pays à ce moment là.
Nous, nous sommes arrivés directement à Douchanbé, la capitale depuis Volgograd en Russie en train. Nous avons commencé par visiter la région du Pamir à l’est avant de repasser par Douchanbé pour aller ensuite visiter la région des monts Fans à l’ouest avant de passer en Ouzbékistan.
Entrée au Tadjikistan
Nous n’avons pas eu de passage de frontière à proprement parler au Tadjikistan. Après avoir passé la frontière Ouzbek, notre train nous a conduit directement à la gare de Douchanbé, où se situe un « poste frontière ». Le passage de frontière est, comment dire, peu organisé ? A la sortie du quai, dans la gare, il y a un guichet, où tout le monde hurle pour se faire tamponner son passeport. C’est à celui qui criera le plus fort. Ce qui est assez drôle, c’est que l’on pourrait sortir de la gare sans tampon (enfin on aurait eu beaucoup de problèmes pour la suite). Heureusement, l’un de nos chef de wagon a pris nos passeports et les a donné aux douaniers, nous permettant ainsi d’obtenir le précieux sésame.
Sortie du Tadjikistan
Pour la sortie, nous étions dans la ville de Pendjikent à l’ouest et nous voulions passer en Ouzbékistan. Nous avons pris un taxi depuis le bazar sur la rue principale (aucun bus ne va a la frontière). Ça nous a couté 5€ pour 20 minutes de trajet (on aurait pu attendre et partir à 4 pour diminuer les coûts, mais après 15 minutes d’attente on a décidé de payer l’intégralité).
Le passage de frontière se fait à pied, sans encombre particulière. Attention simplement, il est interdit d’entrer en Ouzbékistan avec un drone.
Formalités administratives
Visa
Bonne nouvelle, avec le passeport français pas besoin de visa pour se rendre au Tadjikistan. Bien s’assurer toutefois d’avoir un passeport valide.
Enregistrement
Si vous prévoyez de rester au Tadjikistan plus de 10 jours vous allez devoir vous enregistrer dans les 72h suivant votre arrivée dans l’un des bureaux d’enregistrement du Ministère des affaires intérieures (OVIR).
L’adresse de l’OVIR à Douchanbé est la suivante : Mirzo Turzunzade Street 5 et est ouvert de 8h à 16h.
Vous devez dans un premier temps vous rendre sur place. Ils vont entamer les démarches (vous devez payer 20 somonis à l’entrée de mémoire) puis ils vont vous demander du cash pour payer l’enregistrement et le permis GBAO (le cas échéant).
Là, vous avez 2 choix :
- Vous pouvez choisir de payer le montant que l’on vous demande. Les officiels sont corrompus et vous paierez donc un peu plus cher mais vous n’avez plus rien à faire et vous devriez récupérer vos documents sous 2h ;
- si vous ne voulez pas payer plus cher que nécessaire et ne pas encourager la corruption, dites que vous souhaiter faire les démarches par vous même et vous rendre à la banque. Ils ne vous aideront surement pas mais la banque est en fait à 5 minutes à pied des bureaux de l’OVIR. L’adresse est la suivante : Amonat Bank, Bukhoro Street 30 (la banque est fermée entre 12h et 14h). A la banque, faites surtout bien attention de repartir avec 3 reçus. D’office ils ne vous en donneront que 2 alors que c’est 3 reçus que l’OVIR vous demandera (sinon vous êtes bon pour un aller-retour). Ensuite vous revenez à l’OVIR et ils vous demanderont de venir chercher vos documents le lendemain (vous n’avez plus rien à payer).
Note 1 : A titre indicatif nous en avons eu pour 16,8€ / pers. (200 somonis chacun) pour l’enregistrement et le permis GBAO dont je parle ci-dessous, le permis GBAO étant le plus cher des 2. Si vous payez le montant avec le pot de vin, vous devriez en avoir pour environ 20€ / pers
Note 2 : Les voyageurs ayant un visa sont exemptés des démarches d’enregistrements. Je n’ai pas la liste des nationalités ayant besoin d’un visa pour rentrer, mais ne vous étonnez pas si certains voyageurs n’ont pas à le faire.
Note 3 : Il y a des bureaux OVIR dans d’autres villes comme Khorog, Murgab ou Khojand. On ne sait pas si ces bureaux sont corrompus ou non.
Permis spécial pour se rendre dans le Pamir
Si vous souhaiter visiter le Pamir vous devez obligatoirement, au préalable, obtenir un permis pour vous y rendre. Celui-ci se demande également à l’OVIR (voir ci-dessus). Il vous sera demandé à TOUS les postes de contrôle donc n’oubliez surtout pas de le faire 😉
Note : A titre indicatif nous en avons eu pour 16,8€ / pers. (200 somonis chacun) pour l’enregistrement et le permis GBAO, le permis GBAO étant le plus cher des 2. Si vous payez le montant avec le pot de vin, vous devriez en avoir pour 20€ / pers.
Comment payer ?
Tout se paye en cash au Tadjikistan.. Mais attention, nous avons eu beaucoup de problèmes pour retirer de l’argent car nos CB avec options internationales sont 2 MASTERCARD, qui ne sont pas du tout monnaie courante au Tadjikistan à la différence des VISAS. La seule banque qui les accepte est la banque kazakh Halyk Bank. Il n’y a que 2 ATM dans tout Douchanbé : un sur Ayni street et l’autre à l’hôtel Atlas (sur la droite quand vous êtes face à l’hôtel). Sur certains autres distributeurs vous verrez peut-être le signe Mastercard mais aucune autre banque n’a accepté nos cartes (et cela a été confirmé par notre guest-house).
Attention également, les ATM sont régulièrement vide (ça nous ait arrivé la veille de notre départ dans le Pamir où il n’y a AUCUNE Halyk Bank). Heureusement j’avais avec moi une autre CB Visa cette fois-ci. J’ai activé en urgence l’option internationale et on a pu retirer dans d’autres ATM. On a pris de quoi couvrir 15 jours dans le Pamir et des dollars que l’on pourrait échanger au cas où.
Comment se déplacer ?
Conseil numéro 1 : télécharger la carte tadjik sur MapsMe (même si vous avez un nombre limité de téléchargement, télécharger celle-ci est un indispensable selon nous). De un, Google Maps ne marche pas très bien, voir pas du tout dans le Pamir. De deux, il se peut que vous n’ayez pas de réseaux dans beaucoup de zones reculées et avoir accès à une carte hors ligne peut vous être d’une grande aide.
Conseil numéro 2 : Télécharger Yandex Maps, pour vous déplacer en bus (à Douchanbé en tout cas) et également pour avoir accès à Yandex Go et réserver des taxis.
Entre les villes
L’Ouest du pays
On vous prévient tout de suite, le réseau ferroviaire tadjik n’est pas très développé. Seuls 680km de voies ferrés, héritées de la période URSS, se trouve dans ce pays composé à 93% de montagnes. Deux routes séparés connectent le Tadjikistan au reste de l’Asie Centrale. La route du Sud qui va jusqu’à Kulob et la route du Nord qui démarre à Khojand.
Il y a des bus qui assurent certaines liaisons, mais à notre connaissance uniquement sur la partie Ouest du pays (exemple : Douchanbé – Pendjikent). Les routes sont en bon état de ce côté du pays. A noter que des taxis partagés effectuent les même trajets en moins longtemps mais pour plus cher. Un calcul à faire donc.
Pour vous rendre à Pendjikent depuis Douchanbé il faudra vous rendre au Terminal Asian Express. De là un bus par jour part à 7h30 pour 6€ / pers. Les billets s’achètent sur place. On est arrivés à 25 et on a pris les deux dernières places, mais on vous recommande d’arriver plus en avance pour un départ plus cool.
L’Est du pays
Si vous vous rendez dans le Pamir et si vous n’avez pas votre propre véhicule, là, pas d’autre alternative : il faudra prendre des « taxis partagés » , à savoir des Land Rovers partagés, ou engager un chauffeur pour se rendre dans les zones plus reculés. Les routes sont en très mauvais état en direction en direction du Pamir (à partir de Kulob), ne sous-estimez pas les trajets et prenez des jours pour vous reposer.
Pour vous rendre à Khorog depuis Douchanbé il faut venir tôt le matin (7 h maximum, demandez conseil à votre hôtel) à la gare routière indiquée Taxi to Pamir sur Mapsme. De là, des Land Rover attendent d’être pleines pour partir. Attention, une voiture de 7 places, n’est pas pleine avec 6 passagers mais avec 8 passagers. Et oui, les normes de sécurité ne sont pas les même qu’en France par ici. Ce trajet nous a coûté 33€ / pers. Si vous voulez plus de place vous pouvez payer pour 2 personnes et avoir ainsi 2 places.
Dans les villes
A Douchanbé le système de bus marche bien. Il est facile d’avoir les itinéraires en regardant sur Yandex Maps. On paye directement en montant dans le bus (de mémoire 20cts€ / pers.). Dans les plus petites villes, c’est plus compliqué, puisque Yandex Maps ne marche pas. Je parlerai de Khorog et de Pendjikent dans les articles dédiés.
Les taxis dans les villes se commandent sur Yandex Maps. A noter qu’il n’y a pas de taxis en dehors de Khorog dans le Pamir.
Comment se loger ?
Hôtels et Homestay
Tous comme les transports, les logements ne sont pas si bon marché que ça au Tadjikistan. En ville, on peut trouver des hôtels (très basique pour 15€ / chambre environ).
Dans le reste du pays et notamment dans la région du Pamir, le réseau de homestay est très développé. Comptez entre 10 et 20€ / pers. selon l’endroit pour une demi-pension.
Logement chez l’habitant
Les habitants du Tadjikistan (et notamment ceux du Pamir) étant extrêmement généreux et accueillants, il est donc tout à fait possible que vous soyez invitez à séjourner (gratuitement) chez des locaux. Cela a été notre cas et on a adoré cette expérience. Si une telle occasion se présente, on vous conseille vivement d’accepter, ce sera l’occasion d’apprendre à mieux connaître la culture et la manière de vivre des habitants.
A noter qu’il y a aussi des hôtes sur Couchsurfing mais nous ne l’avons pas utilisé dans ce pays.
Bivouaquer
Si vous prévoyez de bivouaquer au Tadjikistan, amener absolument vos affaire de bivouacs (popote et réchaud notamment) avec vous et achetez la bonbonne de gaz à Douchanbé si vous n’avez pas envie de vous la trimballer avant ou que vous êtes à sec.
Ne vous dites pas que vous en trouverez dans le Pamir ou à Pendjikent. Le pays n’est pas encore mature en termes de tourisme et ça a beau être 2 spots très reconnus pour la randonnée, il n’y a AUCUN magasin qui en vend dans ces régions.
Si vous avez besoin d’équipements de randonnée, il y a 3 endroits qui en proposent à Douchanbé (et donc, si je grossis le trait, dans tout le Tadjikistan) :
- 20 Calibre au -1 du Munisa Mall : Spécialisé dans la chasse et la randonnée. Très qualitatif mais prix exorbitant. On a payé 6€ une tasse en plastique qu’on trouve en France chez Décathlon pour 2€.
- Varzish Sporttovar sur Rudaki Avenue : moins qualitatif et plus fouillis que 20 calibre mais moins cher aussi.
- Dans le Korvon Bazaar : nous n’y avons pas été mais apparement c’est vraiment pas très qualitatif.
Si vous logez au Green House Hostel (comme la plupart des bagpackers et cyclistes / on a testé et on vous le recommande aussi), vous pourrez acheter le réchaud et la bonbonne de gaz directement la bas. Ne cherchez pas plus loin, on a comparé les prix avec les boutiques mentionnées ci-dessus et c’est moins cher que 20 Calibre et le même qu’à Varzish Sporttovar.
Comment communiquer ?
Les cartes sims
Le Tadjikistan a été, pour nous, le premier pays ou la couverture internationale de Free ne nous couvrait pas. Nous avons donc du acheté une carte SIM. Nous avons tous les 2 pris une carte Tcell (erreur) qui nous a couté 15€ chacun pour 25 GB. La couverture était bonne en ville mais pas du tout dans les régions reculées du Pamir.
A refaire nous aurions pris une carte Tcell et une carte Megaphone qui coutait, en plus, moins cher. 10€ pour 25 GB et a, semble t’il, une meilleure couverture dans le Pamir.
Quelques mots utiles à savoir
Bonjour – Salom
Merci – Rarmat
Oui – Bale
Non – Nest
Au revoir – Khaïr
Bonne journée – Luzy rouch
Pardon – Myebakhshyed (se prononce Mebarched)
Je m’appelle – Nomi man… ast.
Et toi ? – Aie chu mo
Thé – Choy
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